Pelouses Synthétiques - rapport de l'Anses

Voici en avant première l'article publié par Le Parisien le 18/09/2018 relatif à l'étude menée par l'Anses sur la "dangerosité" éventuelle des granulats utilisés sur les terrains synthétiques.

Remplies de produits chimiques, ces gazons constituent un « risque négligeable pour la santé », selon un rapport de l’agence sanitaire dévoilé mardi qui recommande néanmoins de les étudier de plus près.

Ne vous fiez pas à leur couleur émeraude. Il n’y a aucune trace de chlorophylle dans la composition des 2 800 terrains synthétiques de France mais… une bonne dose de produits chimiques cachés entre les brins d’herbe plastifiée. En cause : ces petits granulés en caoutchouc noir destinés à amortir le passage des joueurs. Souvent issus de pneus recyclés, ils contiennent notamment des métaux lourds et des hydrocarbures aromatiques. Suffisamment de substances toxiques pour inquiéter le ministère de la Santé qui a demandé à l’agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) d’y regarder de plus près.

D’après un rapport remis ce mardi matin par l’Anses, que nous avons pu consulter, les « expertises disponibles à ce jour concluent à un risque négligeable pour la santé des sportifs et des enfants ». Après avoir recensé plus d’une cinquantaine d’études publiées au niveau international sur le sujet, l’Agence souligne que « les analyses épidémiologiques existantes ne mettent pas en évidence d’augmentation du risque cancérogène, en particulier des lymphomes et leucémies […] et ce notamment au vu des faibles concentrations de substances cancérogènes émises ou relarguées par les granulats de pneus ».

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Granulats de pneus

Par mesure de précaution, plusieurs villes américaines ont pourtant renoncé à ces revêtements, notamment New York. Et la mairie de Paris a décidé fin 2017 de ne plus y avoir recours. La capitale s’inquiète en particulier pour la santé des enfants qui foulent ces pelouses artificielles. Sur ce point, l’Anses se veut prudente. L’agence recommande « d’acquérir davantage de données concernant les utilisations spécifiques des granulats de pneus dans les aires de jeu ».

« Très peu documentées à ce jour, ces utilisations impliquent des populations sensibles et concernent d’autres produits tels que les colles, colorants, liants ou agents lissants », soulignent les experts de l’agence sanitaire. « Nous manquons aussi d’informations sur les terrains synthétiques indoor », souligne le directeur général délégué de l’Anses Gérard Lasfargues. « Les conclusions de l’Anses montrent qu’il n’y a pas lieu d’interdire ces revêtements, mais l’agence chimique européenne a néanmoins été saisie et doit rendre les conclusions d’une enquête sur ces revêtements d’ici l’été 2019, explique le directeur médical de la Fédération française de football Emmanuel Orhant. En fonction des résultats, les normes des produits utilisant des dérivés d’hydrocarbures pourraient être renforcées ».

Au-delà des effets sanitaires liés à ces gazons synthétiques, l’Anses pointe leurs « risques potentiels » pour l’environnement. « Les substances chimiques contenues dans ces granulats peuvent affecter la faune et la flore via les sols et les systèmes de drainage des eaux de pluie », souligne Gérard Lasfargues. L’Anses recommande donc à toutes les mairies qui comptent investir dans un revêtement de ce type de penser dès la phase de conception à un système efficace de filtre pour drainer les produits polluants.

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